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Lettre adressée aux CommissairesOBJET : Intention de fermeture de l’École Cœur-Vaillant Campanile Mesdames et Messieurs les Commissaires,
À la lumière des récents développements dans le processus de consultation pour la fermeture de l’École Cœur-Vaillant Campanile (CVC), le comité de survie de l’École CVC vous prie instamment de mettre fin au projet de fermeture de cette école. Pour les raisons présentées ci-dessous, il nous apparait inutile de prolonger ce processus davantage. Il semble clair, d’une part, que cette fermeture ne fera qu’engendrer des problèmes plus importants pour la Commission scolaire. D’autre part, l’incertitude qui sévit présentement quant à la survie de l’École CVC constitue un frein majeur à son épanouissement. Le moral des enseignants est affecté (deux sont déjà partis), les parents sont angoissés, certains ont déjà contacté le privé pour l’an prochain et les enfants en ont assez d’entendre leurs parents ne parler que de cela dans les couloirs de l’école.
Pourquoi la fermeture de l’École CVC est-elle une erreur ?
Bien qu’il soit entendu que la Commission scolaire soit aux prises avec un problème financier et que des mesures correctives doivent être mises en place, la fermeture de l’École CVC va dans le sens inverse d’une solution.
1. La toute récente étude du Ministère de l’Éducation du Loisir et du Sport, tout comme la précédente, prévoit que le secteur de l’École CVC connait de loin la plus forte croissance démographique parmi TOUS les secteurs de la Commission Scolaire (43% d’ici 4 ans). Ces prédictions sont basées sur l’arrivée massive de nouvelles familles dans le secteur. Alors, pourquoi dire à ces parents qu’ils ont choisi le mauvais quartier et qu’ils devront envoyer leurs enfants dans les écoles avoisinantes déjà pleines ?
2. Un tout nouveau projet de développement domiciliaire majeur, prévu dans le « boisé Neilson » en plein cœur du secteur CVC, vient s’ajouter à cette hausse démographique. Tel que discuté au conseil de quartier, on y prévoit au départ la construction d’une centaine de résidences unifamiliales d’ici deux ans. Ce développement se poursuivra par la suite, menant à un total de 1000 unités d’habitations. Il faudrait donc prévoir agrandir l’École CVC au lieu de la fermer !
3. Le plan de relocalisation des enfants du secteur CVC, dans l’éventualité d’une fermeture, est irréalisable. La perspective de transférer une centaine (98) d’enfants à l’école Filteau est qualifiée de « surréelle » par les parents de cette école. La Commission scolaire prétend qu’il y a de la place dans cette école; cependant, tous les parents interrogés sont unanimes à l’effet qu’il n’y en a pas pour une centaine d’élèves additionnels, à moins de les entasser dans des conditions intolérables pour les enfants et les enseignants. D’autre part, la Commission scolaire planifie aussi de fermer le pavillon Provencel, qui abrite le service de garde de l’école Marguerite d’Youville, l’obligeant à transformer des classes en service de garde. Où placeront-ils les quelque 35 enfants relocalisés ? Quant au second Pavillon des Écoles Cœur-Vaillant, qui est aussi plein, son territoire connaitra la deuxième plus forte croissance démographique de la Commission scolaire (21% d’ici 4 ans). Il aura bien besoin de l’École CVC pour accueillir les enfants surnuméraires et incapables d’avoir accès au Programme SAC Entreprenariat. Faut-il préciser que ce plan de relocalisation, déjà inconcevable, ne tient pas compte de la croissance démographique importante relatée ci-dessus ?
4. Bien que les parents et enseignants de l’École CVC considèrent absurde la prétention qu’il soit désavantageux pour des enfants d’aller dans une « petite » école, il est nécessaire de clarifier que l’École CVC n’est pas une petite école. Elle peut accueillir facilement plus de 300 élèves et son territoire en contient déjà 263, 375 dans 4 ans et bien plus quand le développement domiciliaire sera complété. La clientèle actuelle de l’École CVC (153) est réduite par les transferts des enfants dans les écoles avoisinantes orchestrés par la Commission scolaire. En ratissant le territoire de l’École CVC pour amasser les quelque 2000 signatures de citoyens (qui appuient massivement la sauvegarde de l’école), les parents de CVC ont appris de ces citoyens qu’une forte proportion de ces transferts n’étaient pas volontaires. Au cours des dernières années, la Commission scolaire a refusé d’ouvrir une seconde maternelle à l’École CVC, préférant en ouvrir en surnombre (3ème et même 4ème) dans les écoles avoisinantes, transférant du même coup plusieurs enfants du secteur. Cela dit, les parents, enfants et enseignants de l’École CVC ne trouvent pas pour autant déplorable d’avoir un nombre d’élèves réduits, au contraire (énumérer les avantages des petites écoles pour l’éducation et le développement des enfants serait beaucoup trop long ici), mais ils refusent que la Commission scolaire se serve de cet argument pour la fermer, puisqu’elle en est elle-même responsable.
Ces données à elles seules démontrent qu’il serait irresponsable de fermer l’École CVC. Cela dit, une foule d’autres raisons militent contre la fermeture (importance d’une école pour la vie du quartier, le fait que cette école soit communautaire, le droit des enfants à l’accès au programme tant reconnu SAC entrepreneuriat, etc…). Mais nous comprenons que les problèmes financiers de la Commission scolaire embrouillent l’intégration de ces facteurs dans la décision. C’est pourquoi, il nous apparait urgent de vous communiquer ces données factuelles, afin que vous puissiez réagir rapidement. Dans un contexte où le statu quo est déclaré inacceptable, ne vaut-il pas mieux concentrer dès maintenant les efforts sur des solutions alternatives plus constructives ?
Ayons confiance !
Le comité de survie CVC a tenté d’ouvrir le dialogue avec certains d’entre vous. Notre objectif était de vous informer de ces données importantes qui militent pour un arrêt des procédures. Le message reçu est difficile à interpréter. D’une part, « il faut continuer notre bon travail », mais d’autre part, « il y a un malaise pour des commissaires à discuter avec des parents », eux qui croyaient naïvement que les commissaires avaient comme rôle de représenter les citoyens qui les avaient élus. A suivi la suggestion des commissaires de leur faire confiance, car ils sauront prendre la bonne décision en temps et lieu.
Vous comprendrez que le processus actuel a ébranlé cette confiance que l’on nous réclamait. En effet, à la lecture des procès verbaux et d’autres documents de la Commission scolaire, il ressort clairement que le dossier est incomplet, plusieurs alternatives étant prétendument encore à l’étude et plusieurs de vos questions demeurant sans réponse. De plus, déjà le jour du vote, les chiffres sur la croissance démographique s’avéraient incompatibles avec la fermeture (vous avez vous-même réclamé une démarche de validation). D’ailleurs, le point 4.2 de la Politique de maintien ou de fermeture d’école et modifications de certains services éducatifs dispensés dans une école stipule que l’évolution au cours des cinq prochaines années de la clientèle de cette école est un facteur important à considérer. Finalement, n’est-il pas normal que les parents soient révoltés par la mention, dans le document d’intention, que 300 élèves du secteur CVC choisiraient plutôt d’aller dans d’autres écoles de la Commission scolaire en 2011-12, si CVC demeurait ouverte? Or, malgré ces faits accablants, un vote unanime a été pris pour lancer le processus actuel de « consultation » vers la fermeture de l’École CVC.
La consultation ?
Bien sur, nous n’en sommes qu’à la consultation. Pourtant, lors de l’élaboration de cette Politique, on nous assurait que la réflexion, par la Commission scolaire, se ferait sur plusieurs années. Or, les délais annoncés ont été constamment raccourcis depuis. Faut-il rappeler que l’annonce a été faite au tout début des vacances d’été ? Pourquoi avoir avancé la mise en vigueur de votre nouvelle Politique du 1er juillet 2008 au 29 avril 2008 et ainsi précipiter votre vote à l’unanimité le 17 juin ? Alors que le dossier sur la proposition de fermer l’École CVC demeure incomplet, pourquoi créer un climat de tension dans l’école, au détriment des enfants, des parents et des enseignants ? Pourquoi forcer des parents à passer des mois à se mobiliser, à essayer, dans un délai trop court, d’obtenir l’aide des instances concernées (conseil de quartier, CLSC, etc) ? Pourquoi forcer des parents à courir les documents –dont plusieurs « n’existent pas » apparemment-, à éplucher les tableaux et autres listes indéchiffrables pour monter leur dossier afin de démontrer à la Commission scolaire que son plan de fermeture est une erreur ?
Pour la consultation ?
Qu’est-ce que de simples parents comme nous peuvent vous apprendre sur le dossier que vous ne connaissez pas déjà ou que vous devriez savoir ?
Comprenez-vous pourquoi le comité de survie de l’École CVC est maintenant à la recherche d’autres solutions que celles d’attendre au mois de janvier et de faire confiance aux commissaires ? « Ils vous auront à l’usure » ; « les parents changent, mais la commission scolaire, elle reste » ; « c’est inutile de monter un dossier comme vous le faites, il faut monter aux barricades ». Voilà le genre de commentaires que plusieurs commissaires (actuels et anciens) et intervenants dans le domaine nous font. Est-ce que la consultation n’est alors qu’une mesure du niveau de bruit que les parents feront ?
Mais restons positifs et travaillons ensemble. Mardi, le 30 septembre (19h30, 945 avenue Wolfe) aura lieu votre prochaine réunion, ouverte au public. Nous y serons pour vous poser des questions et tenter d’aller chercher cette confiance, dont nous avons grandement besoin pour continuer notre lutte.
Le chiffre de la réussite
Nous connaissons tous l’orientation du gouvernement visant le maintien des petites écoles et nous savons que d’autres commissions scolaires ont trouvé des solutions pour résoudre cette problématique. Évidemment, ce dossier est pointu pour le public en général, car il en est malheureusement réduit à des chiffres, alors qu’il s’agit plutôt d’un problème d’envergure sociale et nationale, puisqu’il concerne la formation, l’éducation et le développement de nos enfants. Une simple évidence devrait suffire à alerter le public: les problèmes criants en éducation, de décrochage et de taxage que connait notre société ne se solutionneront pas par la consolidation économique de nos enfants dans des classes bondées. Alors que la mission première d’une école est de favoriser la réussite éducative de ses élèves, pourquoi fermer une école qui rencontre cet objectif ? Que devrons-nous dire à notre enfant décrocheur après que son école l’ait laissé tomber ? Nous osons espérer que le premier critère d’analyse restera la réussite éducative de nos enfants et non la réalisation d’un profit de trois millions de dollars, obtenu à la suite de la vente du terrain, comme le laisse entendre le document d’intention.
Votre présidente nous a invités à poursuivre le dialogue avec les commissaires dans un cadre public. C’est dans cet esprit que nous jugeons important de transmettre au public, par l’entremise des médias (en copie) nos analyses et points de vue, mais surtout notre demande de mettre fin, dès que possible (vous avez déjà avancé de 2 mois la mise en vigueur de la nouvelle politique de fermeture, tel que mentionné ci-dessus) à ce projet de fermeture de l’École CVC. Tel que mentionné plus haut, une décision rapide en ce sens permettra de concentrer dès maintenant les efforts sur des solutions alternatives plus constructives. Lorsque ce projet de fermeture sera mis de côté, nous canaliserons nos énergies sur l’épanouissement de nos enfants, sur leurs devoirs du soir, sur les projets enlevants qu’ils nous proposent avec leurs enseignants via le Programme SAC Entrepreneuriat. Nous irons dans les classes leur présenter notre travail, nos passe-temps et nos passions. Nous les présenterons aux personnes âgées qui entourent l’école pour que nos enfants leur montrent comment « ça marche » un ordinateur.
Merci de l’attention que vous porterez à notre requête, |
